UTILISATION DE LA TOXINE BOTULIQUE DANS LA MALADIE DE PARKINSON

La toxine botulique est une protéine utilisée à des fins thérapeutiques depuis la fin des années 70. Le sérotype A est le plus utilisé. Différentes marques sont disponibles (Botox®, Dysport® ou Xeomin®).

Injectée en intramusculaire, la toxine botulique bloque la libération de l’Acetylcholine au niveau de la jonction (ou synapse) neuro-musculaire. En conséquence, la contraction du muscle injecté est affaiblie. Son effet est transitoire : la durée d’action est comprise entre 6 semaines et 6 mois. Les effets indésirables sont peu fréquents, limités au muscle injecté et dose-dépendants. Le délai minimal entre 2 injections est habituellement de 10 à 12 semaines pour réduire les risques d’immunisation contre la toxine (auquel cas cette dernière ne serait plus efficace). Les contre-indications habituelles de la toxine botulique sont les maladies musculaires.

En neurologie, la toxine botulique est utilisée pour réduire des phénomènes anormaux de raideur (comme la spasticité), de spasmes ou des mouvements anormaux dystoniques.

Plus particulièrement dans le cadre de la maladie de Parkinson, elle peut être utilisée :

  • au niveau du visage pour traiter un blépharospasme ou une apraxie d’ouverture des yeux,
  • au niveau du cou pour traiter une dystonie cervicale,
  • au niveau des membres inférieurs pour traiter une dystonie focale (par exemple une dystonie en flexion des orteils (« griffe des orteils »), en élévation de l’hallux, ou en varus du pied),
  • au niveau des glandes salivaires pour traiter une hypersialorrhée,
  • au niveau de la paroi vésicale pour traiter certains troubles vésico-sphinctériens.

D’autres utilisations dites « hors AMM » peuvent être discutées au cas par cas dans des centres experts, dans le cadre de protocoles spécifiques (tremblement du menton, troubles posturaux de type camptocormie ou Pisa syndrome).

Dr F. Fluchere, service de Neurologie, Pathologie du Mouvement, CHU de la Timone, Marseille